Ode à la rénovation

Dans cet article, dont le ton donné est une ode à la rénovation, nous allons tenter d’expliquer les bénéfices de la réhabilitation et de la transformation du patrimoine bâti.

Force est de rappeler que le secteur de la construction et de l’immobilier est responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre, 36% de la consommation d’énergie finale, de 60% des déchets, de 10% de la consommation électrique mondiale rien que pour la climatisation, sans oublier les milliers d’hectares de terres agricoles artificialisées chaque année…

Or, l’adaptation des bâtiments existants est un outil très puissant pour réduire l’impact de ce secteur du fait d’une utilisation bien plus réduite des matériaux de construction dont la production est elle-même énergivore et émettrice de CO2 ainsi et du remplacement des appareils énergétiques dépendant des ressources fossiles par des équipements ayant recours aux énergies renouvelables sans oublier la réduction de l’étalement urbain.

Rénover pour baisser ses émissions de CO2

Basés sur les énergies renouvelables ou avec un bon rendement, voici quelques systèmes qu’il convient de privilégier au moment d’entamer des travaux de rénovation thermique : 

Energie renouvelable, le bois est une source de chauffage performante et économique. Selon l’Ademe, c’est la solution de chauffage la moins onéreuse. Le bois est très bon marché mais il peut prendre de la place. Il faut pouvoir le stocker.

Le système solaire combiné est un système de chauffage fonctionnant grâce à l’énergie solaire thermique. Le soleil vient chauffer des capteurs thermiques pour faire monter en température l’eau du circuit de chauffage. 

Le chauffe-eau thermodynamique utilise les calories présentes dans l’air extérieur pour chauffer l’eau, le chauffe-eau thermodynamique permet de diviser les dépenses en eau chaude, par 2 ou par 3. 

Le chauffe-eau solaire individuel, est équipé de panneaux solaires thermiques, il chauffe l’eau de la cuve grâce à l’énergie du soleil. Il peut fournir de 60% à 80% des besoins en eau chaude d’un ménage.

La maison passive, concept d’habitat écologique est fondé sur le recours aux énergies renouvelables et à une isolation performante

Rénover pour baisser sa facture énergétique

En matière de rénovation thermique, l’isolation des combles perdus ou de la toiture est souvent la priorité. En effet, selon l’Ademe, dans un logement mal isolé, 25 à 30 % des déperditions énergétiques s’effectuent au niveau de la toiture.

L’isolation des murs est aussi un chantier important. En effet, les parois peuvent représenter jusqu’à 25 % des pertes de chaleur. Pour pallier ce gaspillage, deux solutions : 

  • L’isolation des murs par l’intérieur. Le plus souvent, l’isolation des murs intérieurs revient à poser un isolant directement contre la paroi. Elle peut aussi être réalisée par insufflation. On vient souffler un isolant entre le mur et une contre-cloison.
  • L’isolation des murs par l’extérieur. Plus coûteuse, l’isolation par l’extérieur est considérée comme plus efficace. Elle intervient généralement lors d’un ravalement de façade. Elle consiste à poser un isolant sur les murs extérieurs. Problème : dans les villes à caractère patrimonial, on ne vous autorisera pas à effecteur ce type d’isolation pour préserver le caractère architectural des immeubles.

L’isolation des parois vitrées est également très importante. Selon l’Ademe, les fenêtres constituent 10 à 15% des déperditions thermiques.

Les planchers bas représentent 7 à 10% des gaspillages énergétiques d’une maison. En termes de confort thermique et d’économies d’énergie, l’isolation des planchers bas fait sens.

Localisation des déperditions thermiques

Rénover pour gagner en confort

La notion de confort thermique renvoie à des conditions de température et de qualité de l’air. Dans le langage courant, le confort thermique est davantage lié au fait d’atteindre une température confortable dans un habitat. En général, les particuliers auront besoin de 19°C dans la pièce à vivre et de 17°C dans les chambres. Le confort thermique est lié aussi au phénomène d’air sec ou d’humidité.

Il est question aussi du confort d’usage qui consiste à améliorer la vie quotidienne en procédant à des aménagements de l’espace ou au rafraichissement des matériaux. Agrandir la cuisine, installer une bibliothèque, remplacer la moquette par du parquet, remplacer la baignoire par une douche à l’italienne sont autant de petites interventions qui n’ont pas moins une grande influence sur le ressenti et bien-être des occupants.

Avant/après rénovation

Rénover pour valoriser son patrimoine

Depuis 2011, le DPE (diagnostic de performance énergétique) doit être affiché sur les annonces de location/vente de biens immobiliers. Il existe deux catégories d’étiquette DPE à faire apparaître sur ces annonces, qui correspondent à deux évaluations : « énergie » et « climat ». La mesure climat concerne le volume énergétique consommé par le bien tandis que la mesure énergie, elle, mesure la quantité d’émissions de gaz à effet de serre. Sur ces deux types d’étiquettes, l’efficacité du logement est mesurée sur une échelle allant de A à G, G étant un indicateur de mauvaise performance. Une étude parue en 2011 estime que 80% des logements français ne seraient pas assez performants selon les critères de cette nomenclature.

Avec la réforme du nouveau DPE, de nombreuses mesures restrictives à l’encontre des bailleurs ont été communiquées dans les médias : gel de loyers, audit énergétique obligatoire et interdiction de louer.

Il s’agit ainsi des logements les plus énergivores sur le parc immobilier locatif français, qui dégagent plus de 450 kWh/m2/an, soit 4 % des passoires thermiques. Sur les 4.8 millions de passoires comptabilisées en France en 2022, 1.7 million de résidences sont notées G sur l’échelle du diagnostic de performance énergétique. Cela représente près de 1.2 million de locataires.

Il s’agit d’un enjeu majeur pour les propriétaires bailleurs. Car l’efficacité énergétique est désormais un critère associé à l’évaluation de la décence d’un logement avec la surface minimale de 9 m2.

Le Diagnostic de performance énergétique est obligatoire depuis 2011

Réhabiliter/transformer pour rendre les villes et territoires plus attractives

Action Cœur de Ville, Petites villes de demain, opérations de revitalisation de territoire, fonds friches, autant de manière de favoriser l’attractivité des petites et moyennes villes, de quartiers anciennement industriels, de territoires périurbains ou ruraux en déprise. Ces programmes d’aides financières et d’ingénierie de projet se déploient à différentes échelles, du bâtiment au quartier, et tendent à massifier et à amplifier la rénovation et la réhabilitation des bâtiments et par extension des villes.

Cumuler aides individuelles et aides destinées aux collectivités semble nécessaire pour créer un écosystème d’acteurs de la rénovation et de la réhabilitation soutenu par les villes et activé par la demande des propriétaires et bailleurs immobiliers.

Marché hebdomadaire d’Issigeac, ville de 760 habitants

Pour finir

La rénovation c’est donc moins de matière première, plus de matière grise dans le sens ou de nombreux diagnostics et études sont nécessaires. Les temps de projet peuvent s’avérer plus longs alors que les plannings de travaux peuvent être réduits car les raccordements aux réseaux, les terrassements et gros oeuvre ne sont pas forcément nécessaires.

Le principal frein à la rénovation est certainement le coût des travaux qui est finalement similaire au coût de la construction neuve lorsque les travaux de rénovation concernent à la fois le gros œuvre et le second œuvre mais la démolition-reconstruction, par conscience environnementale, doit être seulement envisagée en cas de risques structurels et sanitaires irrémédiables.

La rénovation est un processus intellectuel exigeant qui demande beaucoup de technicité et d’agilité, il faut savoir analyser les principales pathologies du bâtiment et prioriser les travaux pour respecter les contraintes d’un budget fixé par la maitrise d’ouvrage. Un accompagnement par des professionnels tels qu’architectes, énergéticiens, ingénieurs, entreprises de travaux est aussi primordiale. N’oubliez pas que Domolis propose un service global couvrant une opération de A à Z avec des solutions sur-mesure et adaptées au contexte de la mission confiée.

Pour aller plus loin :

Profeel, Rénover et densifier les quartiers d’habitat pavillonnaire

https://programmeprofeel.fr/ressources/renover-et-densifier-les-quartiers-dhabitat-pavillonnaire/

The Shift Project, Habiter dans une société bas carbone

https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2021/10/TSP-PTEF-Habiter-dans-une-societe-bas-carbone-RF-7-octobre-2021.pdf

Ademe, la Ville low tech

https://librairie.ademe.fr/urbanisme-et-batiment/5219-la-ville-low-tech.html

Sources :

https://conformenergie.fr/nos-services/renovation-energetique/

https://www.batirama.com/article/27157-renovation-energetique-une-prime-plus-restrictive-pour-les-plus-aises.html

https://monexpert-renovation-energie.fr/renovation-energetique/travaux-de-renovation-energetique#:~:text=prix%20des%20travaux.-,R%C3%A9novation%20%C3%A9nerg%C3%A9tique%2C%20qu%27est%2Dce%20que%20c%27est,de%20vos%20consommations%20d%27%C3%A9nergie.

https://www.quelleenergie.fr/magazine/importance-dpe-estimation-bien-immobilier

https://chauffo.net/gagner-en-confort-thermique/

https://www.dimo-diagnostic.net/actualite-diagnostic-immobilier/interdiction-location-dpe-g